Interview d’Ambassadeur – Sabine Meyer et Reiner Wehle
octobre 12, 2024Bonjour Shigeru, peux-tu nous parler de tes débuts dans la musique et de ce qui t’a attiré vers le violon et la clarinette à un si jeune âge ?
C'est ma mère qui a choisi le violon, car elle en jouait elle-même. Mais après six ans de pratique, j’ai décidé de m’orienter vers la clarinette.
Comment s’est déroulé ton parcours d’études musicales au Kunitachi College of Music au Japon, et quelles ont été tes principales influences à cette époque ?
Deux ans avant d’entrer au Kunitachi College of Music, j’avais déjà décidé d’aller étudier la clarinette en France. Je savais que l’école française était renommée pour les instruments à vent. C’est pour cela que j’ai commencé à apprendre le français. À la fin de ma deuxième année d’université, j’ai été lauréat du concours du gouvernement français en tant que boursier étranger. J’ai alors choisi d’intégrer le Conservatoire de Rouen pour étudier avec Jacques Lancelot.
Quels souvenirs gardes-tu de ton expérience en France ?
Ma vie était intimement liée à l’orchestre : nous jouions autant des opéras que des symphonies. Les opéras ont été particulièrement formateurs pour moi grâce aux grands chanteurs, chefs d’orchestre, et à mes collègues musiciens.
Qu’est-ce qui t’a conduit à rejoindre l’Orchestre National du Capitole de Toulouse en tant que clarinettiste solo ? Et quelles ont été tes expériences les plus marquantes pendant les 21 années passées dans cet orchestre ?
J’ai été sélectionné par l’État français et par Michel Plasson, alors chef de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, à partir des résultats des examens du gouvernement français. À cette époque, les concours pour devenir soliste dans les orchestres régionaux se tenaient à Paris.
Quelles ont été tes expériences les plus marquantes en France ?
J’ai eu la chance de participer à une tournée musicale de deux semaines avec l’Orchestre de Chambre Franz Liszt de Budapest. Nous avons collaboré avec des artistes tels que Karl Münchinger, Mstislav Rostropovitch, Jean-Pierre Rampal, Maurice André, Georges Cziffra, Tamas Vasary, et Galina Vishnevskaya, ainsi qu’avec des danseurs invités comme Rudolf Noureev et Carolyn Carlson. Nous avons joué des symphonies, mais aussi de la musique de chambre avec des solistes d’exception. Cette expérience a été absolument inoubliable.
Tu as enregistré de nombreux disques avec des labels prestigieux. Peux-tu partager quelques-uns de tes enregistrements les plus mémorables ?
L’enregistrement le plus marquant pour moi reste celui de la Symphonie de Chausson, car il s’agissait du tout premier CD de l’Orchestre du Capitole. L’enregistrement de la Pastorale d’été d’Honegger chez Deutsche Grammophon a également été très spécial. DG avait décidé de le réaliser à la dernière minute et nous avons dû déchiffrer les partitions sur place en un temps record !
Après avoir vécu plus de 26 ans en France, tu es retourné au Japon. Aujourd’hui, quel conseil donnerais-tu aux jeunes musiciens qui aspirent à une carrière de clarinettiste professionnel ?
L’orchestre est un univers fantastique ! Il faut vraiment tenter d’y entrer et ne jamais abandonner.
Quelles différences vois-tu dans l’enseignement de la musique en général, et de la clarinette en particulier, entre la France et le Japon ?
Au Japon, les enfants ne jouent pas de morceaux accompagnés au piano dès leur plus jeune âge. L’enseignement y est souvent plus sérieux, mais cela se fait parfois au détriment de l’amusement. Je pense que cela peut limiter l’imagination, la créativité et la fantaisie des étudiants.
Tu joues avec les anches Exclusive. Peux-tu nous donner ton avis sur les anches Steuer ?
Les anches Steuer offrent une excellente résistance. Avant de les utiliser, il m’arrivait de rencontrer de mauvaises surprises, notamment juste avant un concert, lorsque certaines anches devenaient trop faibles. Avec les Steuer, je n’ai plus ce problème, grâce à leur résistance et à leur durabilité exceptionnelles.
Tu as visité l’atelier Steuer à Carqueiranne à plusieurs reprises. Qu’as-tu pensé de cette expérience, et que signifie pour toi être ambassadeur de la marque Steuer ?
Comme de nombreux musiciens, je n’avais jamais vu de plantations de roseaux à une telle échelle. Découvrir ces plantations et l’atelier de Steuer a été une expérience fascinante. En tant qu’utilisateur, ayant visité les plantations et connaissant vos méthodes de travail, je suis très fier d’être ambassadeur de la marque !